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Luís Cardoso | ||||||||||||||||
EIle a senti que l'odeur de sa maison était tout autre. Elle ne voyait rien parce que la fumée avait recouvert tout ce qu'il y avait à l'intérieur. Mais elle n'était pas seule. Quelqu'un avait entendu ses confidences. Il ne pouvait s'agir que d'une intruse. Elle y a alors attaché son regard et vu qu'il y avait trois ombres. Elles étaient sages et l'écoutaient attentive- ment. Après qu'elle a terminé son monologue et les a surprises attentives à ses mots, elles sont retournées près de la cheminée et ont attisé de nouveau les flammes. Elles avaient des silhouettes de femmes. De femmes très anciennes qui ne seraient pas de ce temps. Mais leur air frais et matinal laissaient supposer qu'elles avaient traversé toutes les époques sans que le temps ait été assez vorace pour laisser ses marques, comme si à chaque accouchement qu'elles faisaient, elles se renouvelaient et rajeu- nissaient au fur et à mesure qu'elles attisaient les flammes. Elles étaient obsédées par le feu. in Olhos de coruja Olhos de gato bravo [Yeux de chouette et Yeux de chat sauvage] |
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b. 1958 Timor-Leste | ||||||||||||||||
© Instituto Camões, 2007 | ||||||||||||||||